EthicHum 2022 http://mshsud.tv/spip.php?rubrique371 PENSER L'ÉTHIQUE AVEC LES HUMANITÉS - LA DONNÉE DANS TOUS SES ÉTATS : ENTRE CONTRAINTES ET AUTONOMIE Cette édition d’EthicHum 2022 a pour ambition de penser l’expérience professionnelle et humaine qu’est le Doctorat et de situer cette expérience dans la dynamique de la recherche locale, nationale et internationale. La nouvelle édition de l’école d’été EthicHum des Écoles doctorales 58 et 60 se propose de réfléchir en 2022 au Doctorat en tant qu’expérience privilégiée en matière de construction du savoir. Cette métaréflexion s’intéressera plus particulièrement aux données sur lesquelles repose tout travail de thèse. Dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales, la spécificité des données, leur conception, leur recueil, leur organisation, leur archivage, leur diffusion, ou encore leur partage, tout comme leur réutilisation sont autant de sujets clés à aborder pour contextualiser la construction du savoir et ses enjeux. Il s’agira en outre d’inscrire les données dans un cadre éthique et déontologique, de comparer les pratiques en matière de données dans les différentes disciplines représentées au sein de nos Écoles doctorales et de réfléchir à la manière dont les données participent à la construction du rapport du doctorant à la science et à la société. À l’heure où les modalités de traitement des données sont soumises à des injonctions diverses (scientifiques, institutionnelles, entrepreneuriales, politiques et éthiques), il est nécessaire de s’interroger sur la façon dont le jeune chercheur concilie ces contraintes avec l’autonomie que réclame tout travail de recherche novateur. SPIP : 3.2.11 [24473] http://www.rssboard.org/rss-specification fr © Maison des Sciences de l'Homme de Montpellier 2006-2022 antoine.bourlier@mshsud.org (Antoine Bourlier) antoine.bourlier@mshsud.org (Antoine Bourlier) EthicHum 2022 http://mshsud.tv/IMG/rubon371.png?1654867630 http://mshsud.tv/spip.php?rubrique371 Les exceptions de recherche en matière de données à caractère personnel Bien qu’elle date de 1978, la législation sur la protection des données personnelles a fortement évolué depuis l’adoption du RGPD (2016) et sa transposition en droit français (2018). Et contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, les exceptions aux principes applicables en matière de collecte et de traitement des données (proportionnalité, loyauté et licéité), se sont élargies, notamment dans le domaine de la recherche scientifique. Ces exceptions s’appliquent à différents niveaux lors de l’application du RGPD, soit qu’elles autorisent le traitement de données par principe exclues de toute possibilité de collecte et de traitement (données sensibles), soit qu’elles facilitent la collecte et le traitement de données personnelles banales (non sensibles). Le régime juridique des données à caractère personnel s’inscrit ainsi, dans ses principes comme dans ses exceptions, dans une dualité fondée sur une première qualification fondamentale et discriminante (données sensibles/non sensibles). Appartenant à la première catégorie (données sensibles), les données de santé sont enfin soumises à une réglementation spécifique en raison du secteur dont elles relèvent. http://mshsud.tv/spip.php?article1071 http://mshsud.tv/spip.php?article1071 Tue, 21 Jun 2022 09:00:00 +0200 Définir les données : variations et prétentions scientifiques Qu’appelons-nous « donnée » dans nos différentes disciplines de sciences humaines ? Sans avoir la prétention de poser des définitions pour chaque discipline, la réflexion proposée veillera à comprendre la relation entretenue avec la démarche scientifique, la construction des savoirs et les processus de partage des savoirs. L’emploi de l’anglicisme data tout comme l’usage du terme donnée au singulier ou au pluriel soulignent que la notion de données rencontre un certain succès en science, mais ne possède pas une définition largement partagée, comme le souligne Borgman (Borgman, 2020). Les conditions de production des données et leur statut dans le processus scientifique mettent en évidence leur lien avec la réalité qu’elles décrivent et les objectifs de savoir. Les modes de représentation des données s’inscrivent dans la perspective de les rendre visibles, lisibles et commensurables. À partir de la (re)découverte des principes de la sémiologie graphique de Jacques Bertin (1977), il s’agira d’interroger les dynamiques d’interrogation, de partage et de discussion des données que les formes de médiation et de représentation favorisent. S’il n’est pas possible de stabiliser une définition unique à la notion de donnée, l’exploration du travail scientifique dont les données font l’objet, souligne les enjeux socio-politiques de penser dans un monde de données. Références bibliographiques : Bertin, J. (1977), La graphique et le traitement graphique de l’information, Flammarion, 288 p. Borgman, C. L. (2020). Qu’est-ce que le travail scientifique des données ? Big data, little data, no data. Marseille : OpenEdition Press. doi :10.4000/books.oep.14692 http://mshsud.tv/spip.php?article1070 http://mshsud.tv/spip.php?article1070 Mon, 20 Jun 2022 09:00:00 +0200